Candidature de Rick Ochet

Il y a dans la plaine des Jahs, toute juste poussée, une petite fleur de couleur blanche parsemée de tâches brillantes couleurs du feu. Cette petite fleur est la seule de toute la plaine. Elle veille à elle seule sur les magnifiques falaises, sur les majestueux chênes, sur le doux ruissèlement de la rivière et sur cette couche de velours qu'est l'herbe de la plaine des Jahs. La nuit passe et le matin pointe déjà le bout de son nez. La petite fleur est blanche parsemée de tâches brillantes couleurs du bleu des glaces. La petite fleur reste la seule au milieu de la plaine. Elle a tout perdu. Tout à brûlé dans la plaine. La rivière est asséchée, les chênes sont dépourvus de leur feuillage et gris couleur des cendres. Les falaises, elles, ont noircis. L'herbe n'est plus, elle n'a laissé qu'une terre désolée derrière elle. Seule la petite fleur persiste au milieu du chaos. La nuit vient obscurcir un peu plus la plaine. A l'aube, la petite fleur est toujours là, seule dans la plaine. Une plaine enneigée ce matin, avec des falaises telles des icebergs. La petite fleur est blanche parsemée de tâches brillantes couleurs émeraude. Passé midi, la forte chaleur du pays de Siro fait fondre la glace et la neige. La rivière coule à nouveau, les falaises sont belles à nouveau. Les troncs morts des chênes sont partis avec les eaux. La plaine est dépourvue de végétation mais elle est redevenue propre. Le soleil n'a pas le temps de faire briller plus la nouvelle plaine que la lune vient lui reprendre sa place.

La petite fleur se réveille sous l’ombre d’un chêne le lendemain matin. La plaine est redevenue telle qu’elle était il y a trois jours. La fleur est blanche parsemée de tâches couleurs du feu.
Les jours se succèdent, et selon la couleur de la fleur, possèdent chacun à leur tour un lendemain différent. Un jour la plaine des Jahs est resplendissante, le jour suivant elle est sombre et morte puis le jour encore après, elle est froide le matin et redevient chaude la journée pour redevenir resplendissante le lendemain.

Mais bien des années après, un jour fut différent. Le sol encore inconnu de la plaine des Jahs fut foulé par un être vivant. Elle était dans son état resplendissant. Un humain petit comme trois pommes tomba des serres d’un aigle à trois cornes qui passait par là. Les animaux connaissant les changements brutaux de la plaine ne se risquent jamais à y poser les pieds. Le prédateur abandonna sa proie. La chute du bambin fut amortit par la petite fleur qui, sous la pression que lui infligea le poids de celui-ci, cracha toute l’énergie qui la constitue pour éviter d’être écrasée par le petit chouinard. Le petit garçon s’endormit. Il était nu et possédait désormais sur tout son dos, la marque des tâches de feu de la fleur, tel un tatouage. La fleur, ayant considérablement grandit, garda sur ses pétales, le léger petit bébé, telle un couffin. Elle fût depuis ce jour, dépourvue de ses tâches de couleur et ne les récupèrera jamais. Pourtant, les lendemains gardèrent leurs propriétés. Jusqu’au jour où le petit garçon se réveilla.

L’enfant avait dormit pendant dix ans. Il se réveilla un jour de chaos. Sa première sensation était la soif et d’instinct, il se mit à marcher en quête de désaltération. Il quitta la plaine des Jahs qui resta pour toujours une terre de désolation. La fleur blanche demeurera en son milieu sans cessé de grandir. (C’est plus tard qu’elle sera nommé plaine des Jahs, par de… - Navré mais il n’est pas encore tant de traiter de cela :p)

Le petit garçon trouva un lac, il y resta. Puis un jour, il eut faim, et tenta à l’aide de petits cailloux de heurter les poissons qui sautaient au dessus de l’eau. Il lui fallu énormément de temps avant d’en atteindre un, mais il y parvenu. Alors il apprit lui-même à nager pour aller chercher ses proies.
Il vécu de l’eau du lac et des poissons qu’il contenait. Certains matins se faisaient subitement enneigés où parfois dépourvus d’arbres et les récupéraient les lendemains. Mais tout cela était naturel pour le garçon. Sa seule préoccupation restait sa faim, étant bien plus difficile à combler que sa soif. Alors il perfectionnait de jours en jours sa manière de lancer ses cailloux et finit par les faires ricocher sur les eaux du lacs. Au fil du temps, il avait acquit la capacité de faire ricocher ses cailloux de manière à qu’ils puissent atteindre des distances phénoménales à une puissance capable d’endommager un rocher.
Vient le jour à partir duquel le récit de ce petit héros va enfin pouvoir être raconté de mémoire d’homme.

Pour la première fois de sa vie, l’enfant apercevait une barque. Cette barque avait à son bord deux personnes : une femme d’une vingtaine d’années et un homme ayant la cinquantaine.
Le père et sa fille était venu pécher les délicieux poissons du lac en toute insouciance… ils ne se doutaient pas qu’ils se retrouveraient dans l’eau, tout habillé, sans barque leur permettant de retourner au rivage puisqu’elle aurait été complètement détruite! En effet, la barque avait connu le même et malheureux sort de nombreux poissons du lac. Nan elle n’avait pas rencontré l’hameçon mais plutôt, un galet très plat arrivé comme une flèche dans sa coque en bois. Le garçon fissurait les rochers avec ses cailloux, on ne pouvait pas donner cher du sort d’une barque en bois à l’affront d’un de ses galets.
Complètements désarçonnés, les deux pêcheurs cherchèrent un repère, ils aperçurent l’enfant. Ils nagèrent jusqu’à lui. Arrivés sur le rivage fatigués comme jamais, ils le questionnèrent. Ils n’obtinrent aucune réponse du garçon. Celui-ci était resté muet toute sa vie et n’avait pas souvenir des paroles de ses proches d’en temps, il était bien trop jeune. Il était figé par l’intrigue. Les deux autres l’observaient et remarquaient que l’enfant était nu, tout sale, et ne comprenait pas un grain de ce qu’ils disaient. Le plus surprenant était ce tatouage bleu qu’il avait dans le dos. Mais il semblait évident pour eux que si l’enfant avait détruit leur barque, c’était en pur acte d’innocence. Ils conclurent au bout d’une heure que cet enfant était perdu ou abandonné. Ils avaient notés peu avant que l’endroit semblait avoir subit un incendie. Peut-être était-il le seul survivant des flammes qui avaient calcinées le bois derrière lui.
Le garçon faisait ricocher ses galets. Edgar, le père, compris comment il avait perdu sa barque, il en fut amusé. Ils décidèrent d’emmener l’enfant avec eux, qui étrangement ne se défendit pas.

Ocaloda, le village où vivait Edgar et sa fille Amerie, était perché sur une colline rocheuse surplombant la mer d’un coté et une gigantesque jungle de l’autre. Ils arrivèrent en fin de journée. Le couché de soleil reflétait sur les toits bleus, en écailles de requins saphirs, du village. Les habitants étaient rivés sur l’enfant sale qu’Edgar portait dans ses bras. Certains trouvaient cela étrange et restaient bouche-bée, les plus comiques s’esclaffaient disant :
« Bonne pêche à ce que je vois » ou encore « Il est bizarre ton poisson, Edgar! ». Toutes remarquent étaient bien prisent par les deux pêcheurs. Il faut dire que la bonne entente régnait dans ce petit village d’un peu moins d’une centaine d’habitant.
Leur maison n’était pas très grande mais suffisait à deux personnes. Amerie n’a jamais connu sa mère, emporté par les cieux pour une raison que seul Edgar connait.

Ils lavèrent le jeune garçon et l’installèrent dans la chambre d’Amerie pour qu’il puisse passer la nuit. Depuis son réveille sur la fleur blanche, il n’avait encore jamais retrouvé le confort que le lui procura le bon lit douillet sur lequel il fut installé. Il s’endormit aussitôt. La nuit fut plutôt calme mais beaucoup plus fraiche que d’habitude pour les deux pécheurs.
Au petit matin, tout fut normal pour Edgar mis à part que sa fille dormait sur son lit et lui par terre, détail dont il ne se souvenait plus la raison. Comme à son habitude, il commença sa petite séance de musculation puis, prépara son petit déjeuné, qu’il dégusta peu après, avant de partir au village papoter avec les autres lèves-tôt du coin. Amerie, elle, se souvenu pourquoi est-ce que son réveil se fit dans le lit de son père. Elle se dépêcha d’aller voir le petit nouveau, fraichement installé dans sa chambre.
Dans le couloir, tous semblait normal, la porte était resté fermée. Elle avait pourtant manqué de voir qu’une plaque de verglas se trouvait sur le seuil de la porte. Elle fut projeter sur le dos par le glissement de son pied et la surprise lui empêcha d’amortir la chute. Quel réveil brutal! Elle se releva se tenant le dos et se demanda se que faisait cette plaque de glace dans la maison. Elle ne tarda pas à en découvrir plus. Elle voulu ouvrir la porte mais dû la charger pour pouvoir entrer à l’intérieur de sa chambre. Elle brisa la glace qui retenait celle-ci. Elle s’écrasa dans une épaisse couche de neige qui avait recouvert le plancher. Rien n’aurait pu la mettre plus en rogne que cela. Elle était à plat ventre dans la poudreuse avec pour seules vêtements un débardeur et une petite culotte. « Mille merlus! Ça caille ici! » s’énerva t-elle. Elle constata que ça chambre s’était entièrement transformé en caverne polaire. Les murs étaient complètement recouverts de glace, au plafond se trouvait des stalactites et toutes les surfaces supérieures avaient hérités de neige. Sur le lit, dormait paisiblement le jeune garçon à plat ventre. Amerie constata que le tatouage sur le dos du bougre de petit saligaud - l’aurait-elle bien appelé sur le moment - avait changé son bleu ciel pour un beau vert foncé. Elle tenta d’ouvrir son placard de manière à se vêtir d’avantage. Mais elle n’y parvenait pas. Elle ne sentait déjà plus ses pieds et décida d’aller s’habiller dans la garde-robe de son père. Fini cela, elle retourna à sa chambre mais ne termina pas sa course puisque le garçon était dans la salle à manger en train de dévorer le petit déjeuné qu’Edgar avait soigneusement préparé pour sa fille. Elle le regarda manger. Le chenapan avait de la confiture sur le front et l’œil gauche ainsi que du beurre sur la joue droite. Elle fut amusée et lui pardonna sa mésaventure de la matinée étant incertaine que tout ce froid était provenu de lui.
Le matin passa. Edgar constata les dégâts. Il s’énerva. Amerie lui expliqua ce qu’elle ne comprenait pas. Edgar s’excusa pour son manque de sang-froid. Le garçon pleura. Amerie décida de retourner là-bas, là où leur barque il explosa. L’après-midi passa.
En fin de journée, Amerie péchait encore et était distraite par les puissants ricochait du jeune garçon. Elle le regardait heurter les poissons et nager jusqu’à eux pour les ramener sur le rivage. Etrangement, il ne les mangeait pas mais avait compris qu’il pouvait les ranger dans le panier d’Amerie. Elle tentait parfois de lui parler, mais cela ne servait à rien. Mais le jeune garçon lui semblait très intelligent et elle était convaincue de réussir à lui faire parler et comprendre sa langue un jour. Il lui manquait une chose primordiale qui serait le premier signe de sa compréhension, elle le savait: il fallait lui donner un prénom. Elle n’hésita pas longtemps: « Nous l’appellerons Ricochet! » avait-elle prononcé tout haut. Puis elle avait poursuivit: « Heu… nan! Rick Ochet! Ça en jette beaucoup plus et Rick c’est un vrai prénom! ». Satisfaite, elle jugea que c’était un bon point pour mettre fin à cette journée de pêche.

De retour à Ocaloda, l’atmosphère avait changé auprès des habitants. Les conversations s’interrompaient dès qu’Amerie et le petit Rick passaient devant eux. De toute évidence, Edgar n’avait pas su tenir sa langue. Les gens les fixaient d’un air inquiet. D’autres étaient énervés et lançaient à Amerie qu’elle avait apporté un démon avec elle. Il avait pourtant l’air si inoffensif. Mais elle savait qu’il pouvait être un danger pour elle et son père. Il n’avait rien d’un enfant ordinaire. Elle n’allait pas sans se douter qu’il risquait de reproduire des effets similaires à ceux de la nuit précédente dans son prochain sommeil qui désormais, arrivait à grand pas.

Les beaux et grands fils du voisin étaient venus aider Edgar à vider la chambre d’Amerie et à la sécher le mieux possible. Jeter par les fenêtres, remplir seaux et bassines, éponger avec draps, serviettes, et même vêtements, tous les moyens avait été bon pour venir à bout de cette tâche infernale.
Amerie rentra épuisée mais elle fut réveillé d’un coup par ce qu’elle aurait appelé un miracle: ils étaient là, dans la salle à manger, leurs corps musclés à la perfection luisants à la lumière du soleil couchant. Les trois frères déstabilisèrent complètement Amerie qui n’arriva pas à répondre à son père lorsqu’il lui demanda si elle avait passé une bonne après-midi. Elle y parvenu tout de même lorsque l’un d’entre eux brisa le rêve en allant lâcher un pet sur son frangin qui ne tarda pas à lui répondre. Les trois beaufs continuaient leur bataille toxique tandis qu’Amerie s’entretenait avec son père. Tout deux redoutaient la nuit mais ils désiraient laisser une chance à Rick.
La maison était désormais infecté et les coupables avaient prient la fuite pour préserver leur vie. Après avoir bien aéré la maison, les trois pêcheurs - bien que le dernier n’en ait pas déclaré la profession – dinèrent un délicieux blaff avant d’aller se coucher. Edgar dormait sur le tapis de sa chambre tandis que dans son lit dormait Amerie. Rick Ochet dormait une fois de plus dans le lit de la jeune fille, cette fois pas sans la déplaire puisque tout y était encore humide.

A l’aube, Amerie fut réveillé en sursaut par son père qui venu la secouer. « Nom de Dieu! Ta chambre Amerie! Tu devineras jamais quelle tronche elle à prit ce matin! » lui dit-il euphorique tel un alchimiste découvrant les effets de sa nouvelle potion.
Le planché du couloir était bosselé par endroits et était recouvert sur le seuil de la porte, d’une fine couche d’herbe. Les quelques bosses ne tardèrent pas à se faire expliquer. Elles étaient dues aux racines d’un immense arbre poussé au centre de la chambre et qui avait transpercé le toit. Des lianes et de la mousse avaient recouvert les murs et meubles de la chambre. L’herbe haute sur le planché dissimulait presque Rick qui n’avait pas encore fini sa nuit. Edgar était maintenant dépité, combien de temps et d’argent allait lui couter le nettoyage et les réparations cette fois-ci? Amerie trouvait cela magnifique mais elle partageait l’inquiétude de son père. Elle n’allait pas tarder à changer son sentiment d’inquiétude en une peur soudaine. Amerie aperçut le tatouage rouge orangé dans le dos du jeune garçon. Elle se remémora les aspects du tatouage des deux jours précédents et elle comprit d’un coup! La couleur prédisait les symptômes de Rick: du bleu ciel et l’enfant générait une importante masse de gel, du vert émeraude et il produisait une puissante végétation. Cette nouvelle couleur ne lui inspirait rien de rassurant. Et si Rick produisait un incendie la nuit prochaine?

…

Dans le prochain numéro : « Il les contrôles, j’en suis certaine. Il n’y a que lorsqu’il est endormie qu’il n’est pas apte à maitriser ses pouvoirs »

Désolé si c'est trop long. Les 7 lignes minimum m'ont perturbée et je suis partie sur un récit un peu compliqué que je n'ai plus réussi à raccourcir.

Pour ceux que ça intéresse, l'histoire se pimente lorsque Rick atteint la majorité (il sera civilisé :p). Sa tête sera mise à prix. Activement recherché, il deviendra pirate pour se faire un peu de blé puis fondera une confrérie secrète au service de la justice. Parmis les péripéties: son retour dans la plaine des Jahs où il devra affronter une puissante organisation vénérant Revanshull (oui j'ai lu Le combat de Revanshull :p).