Il y a quelques années, alors que Arkarion avait placé les trois Gardiens pour veiller au maintien de l'équilibre magique dans le monde de Vimnah, une série d'événements dramatique recouvrit d'un voile noir la moindre chose, bonne ou mauvaise, vivante ou non.
Aujourd'hui, je vais vous tirer à travers les flots du temps, pour vous emmener au plus profond des souvenirs sombres du monde. C'est là, dans cette dimension nommée End, où est scellé Revanshull le Damné que commence notre histoire.
Après avoir été vaincu par ses pairs et enfermé au plus profond du néant, le dieu damné laissa le flux dévorer ce qu'il restait de son esprit autrefois sage et réfléchit. Au fil du temps, la rancœur envers les deux autres dieu - ou plutôt envers Arkarion, Lemarah n'ayant, à sa grande satisfaction, pas survécu à son assaut - le mena à rassembler les forces que les ténèbres, son élément, menaient jusqu'à lui. Il se fortifia ainsi durant plusieurs siècles, aspirant la plus petite once magique à sa portée.
Lorsqu'il senti que sa force était devenue suffisante pour influer sur le monde extérieur, il entreprit de réunir son armée. Ainsi, il déploya son esprit vers les êtres qui s'étaient égarés sur la voie sombre et tortueuse du mal et arrachât l'âme de ces créature à leur corps.
Les coquilles vides qui en résultèrent, il utilisa sa magie pour les relever et en faire ses serviteurs et guerriers. Ces choses, nommées "mob" avaient pour ordre d'anéantir le monde de Vimnah, seul fierté et unique trésor du dieu Arkarion.
Quant aux âmes, il les réunit pour créer un être capable de mener ses esclaves dans leur lutte, un être hors du commun possédant la rage de tous les criminels du monde. Ce monstre qu'il avait créé, il le nomma le Dévoreur.
Un soir, alors que le jeune Miraya rentrait les moutons de son père après une longue journée passée dans les verts pâturages de la contrée de Revanshull, les chiens qui l'accompagnaient se mirent à hurler à la mort sans raison apparente. Étonné, il tenta de les calmer avant de rentrer en leur compagnie au village. Son père, à qui il avait raconté comment les chiens s'étaient comportés, trouva également cela étrange. Mais, après une dure journée de travail, l'un et l'autre étaient très fatigués. Ils allèrent donc se coucher, bien décidés à percer ce mystère à jour le lendemain.
Mais le lendemain ne vint pas. Tard dans la nuit, les chiens recommencèrent à hurler, dans tout le village cette fois. Les moutons bêlaient, apeurés, les vaches tentaient de s'enfuir en sautant par dessus la clôture. Réveillé par ce tapage, Miraya s'habilla en vitesse avant de sortir précipitamment dans la ruelle. Courant jusqu'à la sortie de la ville, il s’arrêta net, frappé par la vision infernale que lui offrait la nuit. Droit devant, des créatures hideuses s'avançaient vers le village. Cadavres marchants, squelettes animés, araignées monstrueuses et monstres verdâtres étaient au rendez-vous. A leur tête se tenait un homme, droit et digne. Il était grand et avançait avec fière allure, vêtu d'une longue cape grisâtre à capuche lui masquant la face et ne révélant que deux yeux sanglant, brillant tels deux flammes au milieu des ténèbres. Par son attitude, on aurait pu le confondre avec un prince ou un seigneur. Du moins si il n'avait dégagé cette aura noire et oppressante, sinistre à couper le souffle. Ce fut la dernière chose que vit le jeune berger. Après, ce fut la nuit froide et éternelle de la mort.
Voilà maintenant six mois que le carnage du village du jeune Miraya a eu lieu. Le Dévoreur, menant ses monstres, a anéanti toute vie dans les landes de Revanshull malgré la résistance, malheureusement vaine, des habitant. L’émissaire du dieu damné s'avançait lentement vers les terres d'Arkarion, tout en détruisant et en dévastant le pays de Lemarah. Rien ni personne ne lui résistait. Guidés et fortifiés par le Damné, l'armée de mobs et leur chef balayèrent un à un les villages et les villes. La conquête est simple. Les humains sont des êtres fragiles et chétifs. Une simple vision de la mort suffisait à les guider vers elle. Très vite, le Dévoreur arriva à la lisière du pays d'Arkarion, seule zone où la vie subsistait encore. Continuant sa mission du chaos, celui que l'on nommait maintenant Shinigami, le dieu de la mort, entreprit de rayer de la carte les terres Arkariennes.
Après de nombreuses batailles et de multiples carnages, il arriva dans la plaine d'Argent.
Mes amis, cette scène fait partie intégrante de l'histoire de notre monde. C'est pourquoi je me dois de vous la conter tel qu'elle fut vécue par les personnes présentes ce jour là.
L'homme venait d'arriver dans la plaine. Sortant de la foret, il marchât d'un pas tranquille vers les trois guerriers qui l'attendaient au centre de l'étendu, sa cape flottant au vent. Il s'arrêta à une demie douzaine de mètres d'eux. Lorsque les regards se croisèrent, le guerrier du centre s'avança. Il était vêtu d'une armure cristalline légèrement transparente et luisant au soleil. A sa ceinture se trouvait une épée d'acier décorée de fils d'or et autour de son cou, par dessus le plastron, pendait une croix sertie d'une émeraude. Après un bref instant à examiner celui à qui il faisait face, il dit :
"J'aimerais te souhaiter la bienvenue Shinigami, mais la mort traine dans ton sillage et la peur précède tes pas. Ton nom fait frémir les plus courageux de mes soldats, et le récit de tes "exploits" est parvenu jusqu'à moi, bien que jamais personne n'ai survécu à l'un de tes assauts. Au nom d'Arkarion, nous, les Gardiens, t'éliminerons définitivement."
Le Dévoreur regarda son interlocuteur droit dans les yeux. Dans son regard de sang brilla une étincelle belliqueuse. Puis, d'une voix rauque, il répondit:
"Vous les Gardiens n'êtes que de misérables pantin à la solde d'Arkarion, ce vil rat putride. Je n'aurais de temps à perdre avec vous que lorsque vous serez les derniers survivant de ce monde. En attendant, je laisserais mes monstres s'occuper de vous."
Sur ces mots, une horde de créatures répugnantes jailli de la foret. En quelques secondes, les choses étaient devant les trois guerriers. Dégainant leur arme, les Gardiens s'engagèrent dans une lutte sans merci tandis que le Shinigami s'éloignait, marchant en direction du château d'Argent.
Se jetant hors de la mêlée, le Gardien en armure de cristal se rua vers le Dévoreur. Tout se passa alors très vite. Les monstres se replièrent derrière les arbres. Le deuxième Gardien, en armure dorée, tourna la tête juste à temps pour voir son compagnon trébucher dans son élan sur une motte de terre. Cette maladresse lui sauva probablement la vie. En une fraction de seconde, une lame noire était apparue entre les mains du Dévoreur et avait trancher dans le vide, là où se trouvait la gorge du guerrier un instant plus tôt. Regardant d'un air méprisant celui qui se tenait à ses pieds, l'émissaire du Damné déclara :
"Tu as désiré m'affronter tout en sachant que mes soldats se trouvaient à quelques mètres dans ton dos. Ainsi les Gardiens d'Arkarion sont aussi stupides qu'ils sont courageux. Très bien. Puisque tu désire périr par ma lame, alors je te tuerais moi même."
Les guerriers se mirent en position de combat. Le Gardien en armure de platine se lança le premier dans le combat, vite suivi par ses deux camardes. Dans la plaine, même les insectes avaient fui. La bataille fit rage durant des jours. Lorsque le guerrier doré fut mit à terre après la troisième nuit, chacun se dit que l'issue du combat n'allait plus trainer à se faire savoir. Enfin le guerrier de platine fut expédié. Seuls restaient le premier Gardien et le Dévoreur. Au moment où ce dernier abaissa son arme en direction de la nuque de son adversaire, le temps s'arrêta. Paralysés, les combattants regardèrent le nouveau venu s'approcher. D'une voix douce et chantante, celui ci dit :
"Mes chers Gardiens, navré d'avoir tant tardé et merci pour votre bravoure et votre patience. Quel malheur ce fut de te voir détruire mon monde Dévoreur. Quel tristesse ce fut de ne pouvoir intervenir. Le flux qui t'entourait était trop violent pour un pauvre être fatigué comme moi. Ha, pourquoi mon cher ami Revanshull ne veut il pas se calmer ? Quel dommage, vraiment quel dommage. Mais trêve de bavardage. Toi qui est né des ténèbres, je vais te guider vers la lumière comme l'aurait fait mon cher ami défunt. Cela coupera ton lien avec ce cher Damné, mais peut être que tu vas mourir. Haha, c'est amusant n'est ce pas ? Cette puissance aléatoire qu'est la magie."
Arkarion récita alors une formule dans une langue si ancienne que personne ne peut se la rappeler aujourd'hui. Ce sortilège éveilla les remords des âmes qui servirent à la création du Dévoreur, brouilla son esprit puis sépara la lumière et les ténèbres de son cœur. Le Shinigami fut libéré de sa paralysie et tombât à terre. Il se convulsait et hurlait. Ses yeux étaient devenus d'un blanc pur. Lorsque le sortilège pris fin, il s'effondra, comme mort.
"Bien, tu as survécu, dit Arkarion. Ainsi ton châtiment pour tes crimes passés sera de veiller, avec mes trois amis ici présent, à l"équilibre magique dans ce monde.
- Et si ... je ... refuse ? Demanda le Shinigami, haletant.
- Alors je te tuerais.
- Rah ... Très bien, c'est ... d'accord. Mais je ... ne promet pas d'être un ... Gardien modèle.
- Peut importe. Mais ton nom de Shinigami est trop sinistre pour notre monde. Plutôt que de t'en donner un nouveau, je vais inverser celui là. Tu est dorénavant Imaginihs. Que ce nom, inverse de ton ancien titre, rappelle à jamais aux humains, mais surtout à toi l'être des ténèbres servant dorénavant la lumière, à quel point la frontière entre bien et mal peut être faible et confuse.
- Imaginihs le Dévoreur. Le quatrième Gardien. Ça sonne suffisamment pour ne pas me faire regretter mon choix.
Lorsque Arkarion s'en allât, le Gardien en armure de cristal indiqua à son nouveau comparse une zone jusqu'à lors non gérée par les Gardiens. C'était dans le désert des âmes, nouveau territoire d'Imaginihs le Gardien
Voici l'histoire du carnage du monde par le Dévoreur, et de sa nouvelle mission de sauver celui ci. Malgré tout cela, il reste et restera un guerrier belliqueux et anarchique. Tel et le prix des âmes souillées.
Sam 3 Déc - 21:28 par 
